La musique depuis 60 ans
Il est loin le temps où l’on aimait seulement le rock, le classique ou la variété. Dès les années 50, la musique connaît une explosion de créativité. Là où pendant des siècles la musique était régie par des codes issus de la tradition (religieuse en particulier), l’après-guerre et les années 60 voient s’affronter deux conceptions très différentes de la création musicale.
Vous êtes plutôt musique classique ou Rock?
Rock and Roll, free Jazz, musique contemporaine, puis pop vont exploser chez les partisans d’une révolution musicale. C’est un vrai bouleversement des mentalités qui transparaît au travers de l’apparition de ces styles musicaux. C’est l’affirmation d’un changement de mode de vie. Après les traumatismes qui ont maintenu le monde de 1914 à 1945 dans la terreur et le deuil, la musique se veut festive. Elle est intimement liée à la danse, à l’amour, aidée par la technologie des guitares électriques et surtout des progrès des techniques d’enregistrement.
C’est le triomphe du goût individuel, sur la norme collective. Chaque année apparaît un nouveau courant musical, le cool jazz laisse sa place au hard bop, lui-même poussé dans ses retranchements quelques années plus tard par le jazz fusion. Le rock ‘n’ roll révolutionnaire se scinde bientôt en rock psychédélique, rock folk, hard rock ou encore rock progressif.
C’est un mouvement incessant entre les partisans du tout énergie, et les intellectuels de la musique. L’image du loubard en blouson noir qui se déchaîne, hurlant sur quatre accords de blues dans un garage des années 50, donne vie vingt ans plus tard à une génération de très bons musiciens qui eux aussi ont leur mot à dire. Ils créent le rock progressif, mélange de virtuosité et d’albums concepts très élaborés. Tout s’accélère. Là où fallait une génération pour voir un changement de genre musical, il suffit maintenant de quelques années pour que la jeune scène musicale anglaise, révoltée, rejette en bloc ces hippies virtuoses, et impose aux quatre coins du monde le mouvement punk dès 1976.
Punk versus Disco
Bien sûr le punk n’a pas fait disparaître le rock ‘n’ roll, le blues, le jazz ou le rock progressif. Mais la musique est devenue un bien de consommation populaire et individualiste. Ce qui veut dire que chacun peut prendre le pouvoir. Il suffit dans un lycée, qu’un élève décide de braver les codes en s’habillant comme un Punk en 1978, pour qu’une communauté de quelques élèves le rejoigne. Et en quelques mois même dans une ville moyenne c’est plusieurs centaines de sympathisants qui seront demandeur de concerts et albums des Sex Pistols.
Plus ces modes changent rapidement, plus la consommation s’emballe et plus gens se scindent en communautés séparées : punk, hard rock, rock, pop, folk, garage, heavy métal, progressif, hip-hop, etc… Les médias l’ont bien compris et amplifient le mouvement. Les maisons de disque toutes puissantes, naviguent à vue entre des chanteurs à succès et de possibles futures stars à découvrir. Jusque dans les années 2000, le consommateur reste captif de ces structures multinationales. Il consomme individuellement des produits de masse, se retrouvant dans de vastes communautés.
L’arrivée du numérique et d’internet va cependant bouleverser et fractionner encore plus le marché de la musique. Les communautés se multiplient, les différents genres musicaux pourraient remplir un codex, et le nombre d’artistes explose. Une évolution si rapide qu’il sera intéressant de voir vers quoi elle nous emmène….